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L'enfant, un petit animal à apprivoiser

  • Photo du rédacteur: Emma
    Emma
  • il y a 2 jours
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Vous avez peut-être fait l'expérience de déambuler dans une pièce avec le regard d'un enfant. Les tables sont plus hautes que vous, il faut escalader les chaises et se hisser sur la pointe des pieds pour ouvrir les portes. Pas facile....

Quand on vit cette expérience on réalise le monde perçu par le petit enfant et cela nous permet de mieux comprendre les frustrations et les craintes que peut ressentir le petit humain.


Aujourd'hui je vous invite à vous mettre dans la peau du petit enfant qui vit dans un monde de grands. Et ça ne sera pas bien difficile, car ce jeune enfant nous l'avons été et il s'agit donc de plonger dans notre mémoire...



Regardons le jeune enfant comme un petit animal qui doit assurer sa survie.

Il est à 100% dans son instinct.

Ecoutons -le parler de ses ressentis car c'est par là qu'il perçoit le monde.


Je suis Dieu
Je suis Dieu

"Sachez chers papa et maman, que la naissance est pour moi le 1er choc de ma vie.

Je viens d'un monde où tout est noir et où il est doux de vivre car ce dont j'ai besoin est disponible à volonté.



  • Pendant les premiers mois de ma vie sur terre, seule maman existe. Maman, c'est moi.


Je perçois le monde extérieur à travers elle, c'est à dire à travers la qualité des hormones et des odeurs qu'elle sécrète en fonction des émotions qu'elle vit. Je ne fais donc pas de distinction entre elle et moi.

Je suis avant tout un animal et je vis dans l'odeur de ma mère qui évolue en fonction de ce qu'elle ressent.


Je me sens sans limite, comme DIEU.


Tout ce que perçoit maman, je le perçois. Maman, c'est moi.

Je suis DIEU.



  • A 1 an, la fusion est toujours là et l'instinct ne me quitte pas mais je sens bien que ce n'est plus pareil.


Les hormones de maman baissent et je sens alors de nouvelles odeurs dont je ne fais pas partie !

Je perçois un bonhomme qui nous tourne autour à moi et maman et chaque fois qu'il s'approche l'odeur de maman change.

Papa et maman se rapprochent et je réalise que je ne suis pas maman !


Je demande plus d'attention en présence de cet intrus avec qui je dois partager et qui ne me sert pas à grand chose. Pour moi, l'important est ma place auprès de maman car depuis que je suis né la notion de vie et de mort est omniprésente chez moi. Et maman, c'est ma source de vie.


J'ai 1 an, j'y vois mieux, maman s'éloigne et je perçois papa.



  • A 18 mois je tète plus ou moins maman et je prends une certaine autonomie. Je marche, je commence à parler et  je m'intéresse à tout. Je me rend compte que je ne suis pas Dieu et mon rêve c'est d'être un adulte. La pire insulte pour moi, c'est d'être "le ou la petite".


J'observe mes parents et le monde du matin au soir, je suis "l'oeil de Moscou" et je sens bien avant tout le monde comment une situation va évoluer, ce qu'il va se passer.


Mon esprit est binaire, "j'aime ; j'aime pas"...

Du coup je demande toujours à maman si elle m'aime.





  • Vers 2 ans j'apprends le NON et le besoin de vérifier si maman m'aime est encore plus fort. Si j'ai des doutes, je peux devenir autoritaire.


Quand je demande quelque chose à maman et qu'elle tarde à me répondre ou si elle me dit non, je le vis comme un désamour. Je peux alors devenir tyrannique avec les adultes car je veux retrouver mon statut de DIEU.

Avec maman c'est "Je t'aime, moi non plus".


Si mes parents ne sont pas unis et forts dans le NON c'est foutu pour eux : un OUI après plusieurs NON est pour moi définitif et je sais maintenant que NON devient OUI en insistant...

Si papa et maman sont en désaccord à mon sujet je le perçois ça c'est sûr et je sens que c'est bon pour moi !

Car vous savez je n'oublie rien et encore moins les moments de faiblesse des adultes.

Rappelez-vous que je suis un petit animal qui doit assurer sa place et sa survie mais qui dépend grandement des adultes. Je dois m'imposer pour me sentir aimé et donc en sécurité.


Je sens que je n'ai pas le pouvoir

et je le veux."




Un enfant ne peut pas s'éduquer seul. Tel une mère chatte qui répètent inlassablement et avec fermeté les mêmes gestes pour transmettre à ses petits afin d'assurer leur survie future, le parent ne peut pas être laxiste car ce NON à l'enfant est la première limite qui va l'aider à s'orienter dans le monde. Il est essentiel et plus il est fort, plus l'enfant a une boussole solide.

En tant que parent nous avons plusieurs casquettes interchangeables et non superposables et nous ne pouvons pas mélanger notre rôle d'éducateur à celui de copine de jeu ou de parent poule.



"Si cette situation est trop difficile, je vous mène une vie d'enfer ou je pars dans un monde qui n'appartient qu'à moi et où je suis super puissante. Je deviens alors ce que vous appelez "une enfant dans la lune".



Vers 3 ans, l'enfant a une alimentation essentiellement solide. C'est une étape importante pour la mère qui doit prendre soin de ce qu'elle lui donne à manger.

Une alimentation basée sur le sucre ou de la nourriture essentiellement industrielle peut perturber le système hormonal de l'enfant et donc sa manière de ressentir la vie.



  • "Aujourd'hui j'ai 4 ans, et j'imite maman ou papa.


Je ressens un fort besoin d'avoir des copains et des copines, de me sentir aimé. Je veux être le chef pour m'assurer de recevoir ce dont j'ai besoin mais je ne suis pas le seul dans ce cas et je peux être sans concession...


Avec le temps je réalise que pour être le chef je peux utiliser la manipulation ou l'autorité. Je ne lâche rien car j'ai peur de ne pas être intégré, surtout si maman veut s'assurer que j'ai plein d'amis. Car même si je parle, que je marche et que je sais manipuler, je reste très vulnérable dès que maman s'éloigne..."


Ce besoin de se sentir aimé nous habite toute notre vie avec plus ou moins d'intensité.


"Il y a les autres et il y a moi et je veux être le chef.



Si papa et maman ont la "bonne" idée de faire entrer un petit frère ou une petite soeur dans la famille, c'est un choc, cruel et violent.

Je vis ça comme une trahison, comme si je ne suffisais pas à papa et maman.



Je peux alors vouloir redevenir petit et je recommence les pipis au lit, je ne dors plus, je ne mange plus... car je veux qu'on s'occupe de moi et qu'on se débarrasse du petit.


Mais comme personne ne veut passer à l'acte je peux m'en charger moi-même et faire disparaître l'encombrant. Et si ça ne marche pas, je prends tout le monde de haut et j'adopte le "donnant-donnant" :

> J'accepte le petit - tu me donnes quelque chose.


Et oui... je deviens maître dans l'art de la manipulation car l'oeil de Moscou est toujours ouvert et j'apprends très vite de mes adultes proches. De plus je suis très très motivé car je veux que le petit s'en aille et je trouverai bien un moyen.


C'est pour ça qu'4 ans j'ai besoin d'un repère fort d'autorité qui me transmette les limites à ne pas franchir et me donne la place qui me revient, celle du petit mâle, aîné de la fratrie.

Ce repère, c'est papa. Grâce à son éducation je réalise que mes actes ont des conséquences, car jusqu'à aujourd'hui pour moi c'est simple, tout le monde doit se mettre à mon niveau !


S'il a bien fait son travail, Papa devient mon allié car c'est lui le chef. Je m'en suis bien rendu compte.

S'il n'a pas fait son travail, qu'il n'a pas pris sa place de mâle dominant, je la prend et là ça peut devenir très difficile pour vous car rappelez-vous, je ne lâche rien...


Si je suis une fille, les choses sont souvent plus faciles car je ne veux pas être le mâle dominant, par contre j'ai besoin de l'approbation et du sentiment d'être aimée et je suis experte, moi aussi, dans la manipulation. Et encore plus quand un nouveau petit arrive."




Si le mâle dominant ne prend pas sa place, le petit mâle la prendra. Si un nouveau petit mâle arrive et qu'il veut lui aussi être le chef, ça va être la guerre. Et il le veut car il vient du même monde que l'ainé et que nous tous, le monde animal de la survie. S'il y arrive, l'ainé ne sait plus où est sa place.

Le père doit donc reprendre la sienne avec confiance et responsabilité, expliquer que nos actes ont des conséquences et comprendre que pour l'enfant il n'y a ni bien, ni mal, juste le besoin d'assurer son quotidien.


"A 4 ans j'ai besoin de savoir que mes actes ont des conséquences"



A partir de 5 ans il y a une bascule, l'enfant comprend qu'il peut être acteur de sa vie et découvre l'esprit critique.

Nous verrons ça dans le prochain épisode.


Je me réjouis de vous retrouver dans quelque jours pour la suite de l'histoire et d'ici-là je vous souhaite un bel été, saison d'ouverture à la nature qui nous remet dans une vie plus proche de nos origines...




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